le 20 avril à 14h, salle des fêtes de Champétières. Une cinquantaine de personnes présentes.
Présentation de Vianney Taing du PLF et Maxime Aubert CNPF.
Présence et intervention de M. Yves Poss, Directeur régional d'Auvergne de l'Office national des forêts.
site de M. Poss - chercheur -
Il faut surtout comprendre sa station forestière en fonction du sol, climat, localisation et faire le bon choix d'essence.
Power point projeté ce jour que vous pouvez visualiser en cliquant sur: Forêt et Changement climatique
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Face au réchauffement climatique
(Deuxième partie, suite de ce qui a été diffusé sur « Le petit Forestier » n° 7)
S’il y a encore des querelles pour la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique, son évidence ne peut plus être niée, le soleil estival est de plus en plus ardent et la nature va devoir évoluer pour survivre
C’est évidemment un problème crucial pour les forestiers qui investissent au profit de générations suivantes, leur unité de mesure du temps est la dizaine d’année !
Donc actuellement, la question que se pose la majorité des forestiers est : que vont devenir mes arbres ?
Or, il n’y a plus de temps à perdre, chaque année en Auvergne il se replante environ entre 400 et 500 hectares de bois …arriveront-ils à leur majorité ? et on peut se poser la même question pour tous les végétaux…..Que faut-il faire ??
Dans un article rédigé pour le Parc naturel régional Livradois-Forez, Yves Poss,- ancien directeur régional pour l’Auvergne de l’Office national des forêts -, présente quelques idées simples qui peuvent nous guider pour dès à présent prendre des mesures en vue de préparer nos forêts à une mutation inéluctable.
Il me semble important de mobiliser tous les propriétaires dans ce but, et j’ai donc pris contact avec lui pour essayer de faire connaître ses propositions à tous les propriétaires sylviculteurs. Les voici
I Ce que nous pouvons faire individuellement
1-1 Dans un premier temps, il faut s’occuper de sa forêt, c'est-à-dire appliquer les « bonnes pratiques » qui nous sont recommandées par le CRPF, et notre association a été créée dans ce but, avec un technicien dédié du CRPF en qui nous avons confiance.
1-2 Des peuplements « clairs » : donner plus de place à chaque arbre pour améliorer la résistance individuelle et son approvisionnement en eau.
1-3 Porter un nouveau regard sur la forêt, et prendre conscience de sa fragilité. Cette forêt tout comme la nature n’est plus immuable, il faut en prendre plus de soin.
1-4 Se faire aider par des professionnels pour une qualité de travail régulière, et rechercher l’adhésion des parcelles mitoyennes afin de travailler des parcelles regroupées, ou ponctuellement regroupées par le même technicien forestier .
Bien entendu, on peut toujours faire appel aux coopératives forestières ou alors créer un groupement forestier.
.1-5 En mesure d’urgence, il faut rajeunir les sapinières pour ne plus avoir de gros bois trop difficiles à trouver preneur, et faire un peu plus de place pour les feuillus, en particulier les hêtres.
II Les évolutions que nous devons encourager
Ces 5 premiers points concernent directement les propriétaires. Mais ils doivent être accompagnés et encouragés par les pouvoirs publics et scientifiques, - qui doivent mettre en place toute une organisation pour accompagner les acteurs de premier rang d’une mutation technologique ….- et financière !
2-1 Pour commencer, il faut parvenir à accroitre la confiance entre vendeurs et acheteurs de bois. Pour les premiers, les prix doivent être fixés suite à négociation annuelle. Pour les seconds il faut arriver à garantir la qualité et la régularité d’approvisionnement
2-2 En même temps, il faut rechercher de nouveaux débouchés, proches et lointains pour permettre localement une meilleure exploitation du produit « bois » en employant une main d’œuvre locale. Ceci avec l’aide du Parc pour favoriser le maintien des petites entreprises et des « entreprises familiales » du PNR méritant d’être soutenues.
Il faut aussi encourager des initiatives originales (par exemple distillation de produits connexes de scieries…)
Par ailleurs, il faut que l’Etat reconnaisse la spécificité des Régions Montagneuses.
2-3 Encourager la recherche génétique forestière pour améliorer les qualités et la résistance des plants et proposer de nouvelles variétés (cèdre, pin laricio,…)
Mais aussi diffuser et promouvoir les résultats déjà acquis de cette recherche génétique forestière : exigence, en particulier, de provenances adaptées pour les plantations, à partir des travaux de sélection.
Les pépiniéristes vont devoir faire preuve d’une nouvelle rigueur qui sera prouvée par leurs contrôleurs, organiser les réceptions et assurer que les plants sont conformes aux prescriptions.
2-4 La modernisation des scieries se poursuit par la diversification aussi bien dans l’organisation (installation de centrales d’énergie) que dans les fournitures (rabotage, collage, constructions en bois …), poursuivre le développement de la filière « Bois Energie »
2-5 Implication des banques par la création de prêts-simplifiés pour financer les frais d’exploitation.
III Conclusion
Qu’on se le dise ! Je pense qu’avec ces conseils vous pouvez déjà commencer à agir et diffuser le message autour de vous.
Pierre SOUPLET